750 grammes
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La Capuche

  • : le bonhomme capuche
  • : Epicerie à bricoles. Collages en stock, phrases à tiroirs, anecdotes nocturnes et papillons.
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et des blablas rouges aussi

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Dans Le Fond De Ma Capuche

23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 22:21
Bonjour à tous,

bon, c'est pas un scoop, vous vous en étiez un peu rendu compte -
la Capuche est entrée dans une lonononononongue période d'hibernation...

Après toute une série de "cachée / coucou ! / partie... / coucou ! / disparue..." bref, cette fois-ci, je crois que c'est la bonne : je n'écris plus sur la Capuche, car malgré toute l'affection que je porte à ce blog cher à mon coeur, et à la bestiole qui s'est agitée pendant presque quatre ans au fond de sa capuche...
je n'y arrive plus, je ne me sens plus à l'aise dans cette maison. Je n'ai plus envie de parler de moi, plus envie de parler de ma vie. J'ai l'impression que c'est con, que ça intéresse personne, que j'écris des foutaiseries ;p.


Parce que, malgré tout, je conserve l'envie d'écrire, de réfléchir par écrit, et de partager, je vais planter ma tente ailleurs - un peu plus loin, dans un carré d'eau salée. Pour ceux qui veulent me suivre, c'est

par ici.


J'y causerai féminisme bien lourd - on change pas la vieille guenon ; cette fois-ci ça sera du lourd théorique, et surtout du lourd-des-autres, passé par ma moulinette à moi : bouquins lus, articles lus, séminaires écoutés, etc.

Bon, je vous cache pas que là aussi, j'me suis beaucoup pris la tête - sur le mode "pour quoi faire, pour intéresser qui, pour être lue par qui, pour dire quoi d'intelligent, pour..." ???

Bon eh ben je sais toujours pas bien, mais j'y vais quand même, à la force de mes petites nageoires...

Je vous attends nombreux sur la Méduse !!

Merci d'être passé-e-s par ici

Ox

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 11:42
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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 22:21
http://www.youtube.com/watch?v=eKT5eUI333k

(trois cuillérées matin, midi et soir - rations doubles en cas d'humeur maussade)

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 22:15
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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 08:57
La même ambiguïté se retrouve dans la presse féminine "adulte" et dans les Julie / Manon, ou du moins dans le regard et les discours portés sur ces deux types de presse.
Il n'est pas du tout évident pour tout le monde que la presse féminine soit sexiste. "Les femmes parlent aux femmes, des sujets qui les intéressent" ; les Elle et autres Marie-Claire se paient même parfois le luxe de s'afficher "féministes" ( ??? ), pour de grands combats entendus où il est question de l'oppression des autres (le foulard) ou de Lafâme.
Et surtout : cette femme mise en scène dans les magazines féminins n'est pas une femme clairement, explicitement dominée : ce n'est pas une femme au foyer docile qui passe son temps à faire la cuisine, le ménage et à changer des couches. Elle travaille, elle est même souvent cadre (voire cadre supérieure pétée de thunes, à en croire les sélections de machins qu'ils nous soumettent, à 160 euros l'unité) ; elle est branchée, elle est rebelle, elle est "moderne".
Ce qui fait que cette femme de Elle ou Marie-Claire ne coïncide pas avec le cliché de la femme opprimée relève en grande partie de son positionnement en terme de classe d'âge (elle est jeune - ou plutôt elle "reste jeune"), de race (elle est blanche ou suffisamment blanchie), et de classe sociale (elle appartient aux classes moyennes et supérieures).

Mais il y a plus. Ou plutôt : ces trois facteurs d'âge, de race et de classe sociale s'aggrègent et précipitent pour donner naissance à "la femme libérée." Et cette "femme libérée" a tout à voir avec le corps et la sexualité.
C'est précisément ce rapport à la "femme libérée", et, partant, au corps et à la sexualité qui permet de gommer toute la charge sexiste de ces magazines aux yeux de leurs défenseurs.

Qu'est-ce qui fait que ces magazines sont sexistes ?
Le surinvestissement outrancier qu'ils prescrivent et entretiennent dans l'apparence physique, la conformation à des normes esthétiques et de comportements : "plais". (A cet égard, la quadritonne de pubs sous lesquelles croule le rédactionnel fait tout autant partie du journal).
Ces magazines féminins sont saturés d'injonctions de toutes sortes (sois ceci, sois cela, fais ceci, etc.) qui incluent des injonctions pour le moins paradoxales du type "sois décontractée", "sois libre", "sois bien dans ta peau", etc. (sur le mode, souvent, de la discussion entre copines cools). Mais il s'agit surtout d'être "féminine", "sexy", et "libérée".

Ainsi les pubs pour soutien-gorge ne participent pas d'une imagerie sexiste, mais mettent en scène des femmes "féminines", "sexy" et "libérées" auxquelles nous voudrions toutes ressembler (c'est d'ailleurs pour cela que nous courons toutes acheter cette magnifique lingerie dentelée).

Et il est loin d'être évident pour tout le monde que l'injonction à être "sexy" soit magistralement sexiste...

Bon. Tout ça pour dire que, d'après la rédactrice en chèfe de Julie, les lectrices de son magazine ne sont pas des fillettes nunuches, craintives, qui attendent le prince charmant en rêvant et ne jouent qu'à la poupée.
Non, ses lectrices sont "des petites filles modernes, curieuses, ouvertes sur le monde".
Le mot qui revenait le plus souvent, dans son discours, c'était ce mot de "moderne" - "des petites filles modernes".
Une sorte de pendant de la "femme libérée", version enfant.

Elle nous décrivait également le jeu subtil entre sexualisation et désexualisation des enfants : le magazine est rempli de photos de petites filles qui posent pour des photos de mode, auxquelles d'autres petites filles doivent avoir envie de ressembler, on y parle de beauté et de mise en scène de soi, mais ces fillettes sont choisies toujours un peu plus jeunes que le lectorat cible, on veille à ce qu'elles ne soient pas du tout "formées" et on leur demande instamment de sourire.

Ce qui frappe dans le discours tenu implicitement dans ou explicitement sur ces magazines, c'est cette façon de tracer avec précision les contours de ce que doit être une femme, de ce que doit être une petite fille, en écartant les figures repoussoirs.
Ce portrait de la "femme libérée" et de la "petite fille moderne" a finalement quelque chose à voir avec le slogan de "ni pute ni soumise".
Ne sois pas ci ne sois pas ça, alors seulement on te respectera ; reste le cas de toutes les autres - sans compter qu'on ne parvient jamais totalement à se conformer à une norme : "on ne naît pas femme, et on ne le devient jamais tout à fait" écrit Judith...



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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 23:13
L'investissement massif de ces petites filles dans le forum sur des thèmes vraiment à la con, et l'énergie que beaucoup ont mise à réclamer une rubrique "beauté"... rajoutent un peu de savon sur la pente : attention à ne pas tomber dans le "ben oui mais regardez, c'est elles qui veulent ça, ça leur plaît, c'est vraiment répondre à leur demande".

Elles ne s'intéressent pas "naturellement" à leur apparence physique ; mais, de fait, leur apparence physique est importante : elles sont valorisées / dévalorisées à travers elle, et on leur apprend qu'elles doivent y prêter attention.
Il est donc logique, à partir de là, que d'une part elles investissent dans la recherche de trucs / techniques / savoirs divers, dans l'apprentissage enfin de la "beauté", et d'autre part qu'elles ressentent et manifestent le besoin d' (avoir un lieu où) exprimer leur désarroi / angoisses / doutes. (Exprimer et partager : le forum instaure une communauté : mise en commun à la fois des techniques (pour se débrouiller) et du vécu (de l'oppression) : ça fait chier / c'est lourd / je peine.)

La quantité de messages "beauté" sur le forum (émanant de fillettes entre 7 et 14 ans, on va dire) est donc tout à la fois le signe du bon fonctionnement du message : "fais-toi belle" / "rends-toi désirable", et l'expression d'un besoin de soutien face aux pressions sociales subies.

Je pense qu'il faut faire une différence entre le forum et le rédactionnel du magazine, entre ce qui est écrit (dans une certaine liberté) par les fillettes, et ce qui l'est par les adultes à leur intention, au sujet de la "beauté".
Toute la question est de déterminer la poule et l'oeuf, ou le pourcentage de poule et celui de l'omelette ; autrement dit : quoi / qui contribue (le plus) à établir et consolider la norme ?
Les messages sur le forum peuvent être interprétés comme un symptôme ; certes, ils jouent eux aussi un rôle dans la confortation des normes ("sois belle (variante : coquette / branchée / à la mode)", "sois belle pour les autres", "sois belle pour les hommes (/garçons)", "si tu n'es pas belle aie honte / déteste-toi" etc.).
Mais est-ce que les articles du magazine ne contribuent pas d'une manière toute diffférente à cette intensification du message ? (Est-ce que les rédactrices ne font pas beaucoup plus la poule ?) D'abord parce que ce sont des adultes. Ensuite parce que leur fonction de rédactrices / auteures dans un journal leur confère une position d'autorité.

Est-ce que les articles "mode" ou "beauté" de Julie fonctionnent plus comme des réservoirs de "techniques / savoirs" pour répondre à l'injonction, à laquelle on ne peut pas se soustraire, du "fais-toi belle", et sur le mode du conseil / soutien (ils fonctionneraient donc davantage comme ressources), ou plus comme un rappel de la norme / à la norme ?....
Toute la question est là.
(J'imagine qu'il n'y a pas de réponse universelle en soi, valable pour toutes les lectrices / tous les articles / tous les moments de lecture : cela se joue localement dans chaque acte de lecture dans le rapport entre la petite lectrice et le contenu de l'article - mais globalement ?...)

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 21:28
Quant à la question de savoir pourquoi les petites filles courent avec tant d'énergie/enthousiasme/acharnement après les "trucs de filles".... évidemment, bien sûr, oui, c'est construit, c'est construit...
Oui je ne vois pas d'autre explication que celle-ci : on a valorisé ces objets devant elles / pour elles, et elles ont été valorisées quand elles arboraient ces objets ; elles ont le sentiment de valoir plus/mieux, d'être plus aimée, de jouir de plus de confort affectif, émotionnel, quand elles se conforment à cette norme.
Bien sûr. On le sait / dit théoriquement, mais quand on y est confronté pour de vrai, à cette affirmation vindicative de l'identification "fille", quand je vois Puce accaparer le feutre rose - et tout le tintouin, je suis troublée. Mal à mon aise.

Rayé me dit qu'il sait que son identification comme "garçon" a été très tôt un pilier de son monde - il s'en souvient. (Moi, non. Je dirais même : vraiment pas.) Mais entre l'identification ("je suis un garçon") et cette volonté de réaffirmer sans cesse son identité comme sexuée...? (Il aurait fallu que je sois une sorte de parasite de ma micro-nièce, fichée dans un pli de sa petite peau douce... à scruter les quatres années qu'elle vient de vivre dans notre monde, pour peut-être mieux comprendre ? Bon, sans doute d'autres l'ont fait, le parasite - faudrait que je cherche si des choses non essentialistes (non psychanalytiques non naturalistes anti-ordre symbolique) ont été écrites là-dessus...)

Parmi les magazines explicitement destinées aux filles, Julie et sa petite soeur Manon, respectivement pour les 8/12 ans et les 6/8 ans. Qui se veulent de véritables magazines féminins pour les enfants. (Les bébés Marie-Claire en quelque sorte.)
Alors là, aux côtés de rubriques jeux ou bricolages, on a clairement les rubriques "fais-toi belle pour" / "achète pour être désirable" : rubriques modes et accessoires.
La rédactrice en chèfe de Julie est venue nous parler tout un après-midi, et c'était extrêmement intéressant de l'entendre raconter son parcours /leur organisation et façons de faire / leurs exigences / doutes / débats, la manière dont elle s'imagine son lectorat, ce qui lui semble devoir faire / ne pas faire, etc.

Julie version papier se double d'un blog, et dessus le blog : un forum, absolument pris d'assaut par les petites filles (en grande majorité lectrices de Julie). Le fameux trouble (celui du feutre rose) m'a reprise quand j'ai constaté à l'écran l'investissement exponentiel des fillettes dans des thèmes... qu'il m'aurait semblé horriblement sexiste de voir développer dans des magazines pour les filles : beauté, beauté, beauté, et trognons de pomme.
Et la rédactrice en chèfe de raconter qu'à l'origine, elle (et son équipe) ne voulait pas qu'il y ait de rubrique "beauté". Elle a résisté, résisté, résisté... jusqu'à céder sous la pression des lectrices la réclamant à corps et à cri [l'encadrant tout de même de principes : ne pas présenter de "produits de beauté" (crèmes, maquillage, etc.) mais en faire une sorte de "rubrique santé" pour avoir une peau plus douce et des yeux plus brillants].

(La suite, c'est après.)
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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 21:05
Rayé trouve que décidément oui, tout ce qui est étiqueté "filles" / "garçons" participe nécessairement et automatiquement de la dynamique sexiste.

Je lui parle de mon magazine spécial "filles" au contenu militant.
(On tombe d'accord sur le fait que, du coup, il devra être acheté soit par des parents/adultes qui savent ce qu'ils achètent (ie des féministes), soit du fait d'une accroche simplement extérieure, un marquage sexuel (le bandeau "pour les filles / pour nous les filles/le journal de Lucie etc., ou carrément la couverture rose bonbon, allez soyons fous ;p) mais le contenu ne sera absolument pas marqué dans le sens de ce qu'on attendrait - rien, dedans, sur les princesses, les "soyons jolies" et autres travaux de filles. (Il s'agira de tromper sur la marchandise, quoi. Mais pour le bien de la chalante ;p )

On pourrait imaginer... d'y coller des personnages réellement subversifs, des fictions qui bousculeraient les normes de genre et de sexualité ; et aussi des contenus auxquels les petites filles ont peu accès (des sciences, du bidouillage, du sport, etc.) Et puis bien sûr du contenu proprement féministe : de l'histoire, surtout, mais pas que.

La question reste posée de l'intérêt que les fillettes y trouveraient (pour les contenus plus étiquetés "garçons", en particulier : est-ce que l'offre suffirait à créer l'envie... ) ; le risque serait certainement que ces contenus intéressent d'abord (voire uniquement) les petites filles déjà relativement émancipées des normes de genre.
(Est-ce que Puce, aujourd'hui, voudrait d'une histoire où l'héroïne fille, en salopette verte, fait du skate et tue un dragon ? est-ce qu'elle s'intéresserait aux dinosaures et au fonctionnement du tracto-pelle ?...)
Bon, et puis, dit Rayé, reste le problème de la catégorie "filles" comme lectorat : c'est encore sédimenter la "différence des sexes", rigidifier la catégorie "femmes/filles"... C'est le problème sur lequel butte toute politique de discrimination positive (toute lutte de minoritaires).
Comme stratégie ? comme étape ? ça peut le faire ?.... Allez.

(La suite au zépisode.)



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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 17:55
Salut les gens. Petits gens, grands gens, gens verts, gens bleus... Désolée de m'être dissimulée si longtemps derrière mon arbre. Je remontre juste un cheveu pour faire vite fait - "coucou" - mais je ne sais pas ce qu'il adviendra de ce coucou dans le long terme... (Je vais peut-être me faire pousser le cheveu.)

Pas trop envie de raconter ma vie, alors j'en reviens à mon dada préféré. (Hé.)

Il y a quelque temps, j'ai participé à une formation pour bibliothécaires sur le thème "la presse pour les jeunes" ; c'était plutôt sympa. Toute une journée, sur les trois, était consacrée à la "presse pour les filles". Mes méninges ont tourné tout du long comme un essore-à-salade.

Des questions se pressent à mon cerveau, un peu comme le peuple à la station Saint-Lazare le matin sur la ligne 3...

Est-ce que tout ce qui étiquette les filles comme filles et les garçons comme garçons, tout ce qui construit les filles comme filles et les filles comme garçons, est intrinsèquement oppressif et doit être combattu ?
Pourquoi les petites filles courent-elles dans leur grande majorité après les produits explicitement marqués "filles" (de même pour les garçons) ?
Comment construire les personnages (et leur sexe) dans la presse et la littérature pour les enfants ?
(et pour les adultes ?)

Et aussi : que faire ???

L'attrait pour les enfants des produits marqués sexuellement est assez déstabilisant.
On édite ainsi des magazines "spécial filles", et ça marche du tonnerre. L'enrobage joue un rôle essentiel : si c'est rose elles se l'arrachent. (Et je pense à Puce, ma micro-nièce, et à sa collection de robes roses, jupes roses, culottes roses, et autres trousses Charlotte aux fraises. Super formatée nana. Elle hurle pour avoir sa panoplie "spécial fille" ; ça l'intéresse si ça cause de princesses ou fariboles du style.)

Evidemment, c'est relatif et changeant ; tous nos bambin-e-s ne courent pas de la même façon ; l'entourage proche de l'enfant joue un rôle essentiel : les parents de Puce la poussent certainement et l'ont poussée de ce côté, en lui proposant ces objets, en les valorisant, en les préférant ostensiblement à d'autres moins genrés, et en valorisant Puce elle-même, toutes les fois qu'elle se conformait à son rôle de poupée adorable (et rose). L'entourage moins proche joue également ; enfin l'enfant est pris dans des réseaux de relations, et tous les enfants ne réclament pas avec le même enthousiasme les produits "filles" / "garçons".

Mais de façon majoritaire : ça marche. On estampille bien clairement un produit "fille" ou "garçon", et les enfants le réclament. Ceci branché sur la logique marchande, et hop. On estampille, on marque, on différencie.

Parfois, l'enrobage du machin est juste extérieur, ou presque. Le magazine Les p'tites Princesses est une sorte de J'aime lire pour les filles ("de 5 à 8 ans") ; la couverture est invariablement rose, le titre sexuellement marqué, et il est explicitement indiqué sur le bandeau que ce magazine s'adresse aux filles. Au-delà de ça, le contenu paraît, au premier abord en tout cas, relativement neutre du point de vue du genre.
Le marquage de genre servirait juste à attirer, capter par la couverture.

Un intérêt manifeste et quelques réserves :

- l'intérêt : si le contenu est de qualité, ça peut être un moyen de faire accéder plus de filles à ce machin (de la culture, de la lecture, du loisir) : si l'on part du principe que s'il n'existe que des trucs neutres, ce sera en majorité acheté pour des garçons. Cela vaut d'autant plus historiquement : dans l'entre-deux-guerre, certains journaux étaient édités pour les enfants, sexuellement différenciés - il existait un journal pour les filles et son pendant pour les garçons - et de grande qualité, ne véhiculant (j'avoue que cela m'a surprise, moi qui m'attendais à un tissu d'horreurs) que très peu voire pas de stéréotypes sexistes (ils étaient en particulier édités par le PCF). On peut vraisemblablement penser que s'il n'y avait eu qu'un seul journal, pour "les enfants en général", il aurait été en grande majorité acheté pour des petits garçons. En éditer un spécifiquement destiné aux filles a sans doute permis d'augmenter le nombre des fillettes qui ont pu lire ces bandes dessinées, nouvelles du monde et autres méthodes de bricolage (même si elles sont restées peu nombreuses...)

- des réserves sur mon exemple contemporain et ces P'tites princesses - la princesse reste une référence peu progressiste (et je pense qu'en éfeuillant avec un peu plus de rigueur le dit magazine on trouverait maintes inclinations sexistes) ;
en fait il faudrait une accroche de couverture (rose), et en dehors de ça, exactement le même contenu que les magazines neutres ou pour garçons
[pour avoir à la fois un contenu qui ne serait pas "sexiste-parce-qu'adressé-aux filles" (il resterait bien sûr sexiste pour d'autres raisons), et pour éviter le cantonnement des filles à un contenu, qui leur cacherait le reste : qu'elles ne lisent pas la même chose que les autres / ne partagent pas ces références]
mais encore : on continuerait à entretenir la dichotomie de genre / réactiver sans cesse cette identification en tant que fille / que garçon... non non décidément ça ne va pas.

Et puis, pour les autres magazines / produits sexuellement marqués - je veux dire quand le marquage du contenu est effectif : c'est la cata
(voir ici - j'avais écrit ça en 2005 - wouah ça fait longtemps... - et puis aussi ).

Qu'est-ce qui peut-être "marqué fille" / "marqué garçon" sans être sexiste ?
Je cherche.
..........................
Ca pourrait juste être que les personnages soient (tous ou majoritairement, ou les personnages principaux) des filles / des garçons ? Les filles sont habituées à s'identifier avec des personnages masculins, elles le font depuis toujours et tout le temps ; puisque les personnages sont dans leur grande majorité masculins, et que les personnages "neutres" (un lapin, un ours...) sont masculins (Trotro, Léo, Petit ours brun sont tous au masculin - les bébés filles exercent leur capacité d'identification au masculin dès les couches - cela ne leur pose pas de problème.) Qu'un garçon refuse de lire des histoires mettant en scène des personnages féminins, ou qu'on lui propose préférentiellement des histoires de héros masculins, du coup ?... non, c'est sexiste.
Bon bah ça va pas alors.
Je cherche encore.

(Et si on éditait un magazine pour les petites filles au contenu féministe ? quelle tête il aurait ?
...........................)

(Bon, je continue dans mon Questions fantaisistes - 2 - la prochaine ! parce que c'est déjà trop long....)
(parfois, il manque des mots. Non non ce n'est pas parce que je les oublie. Je trouve juste ça plus épatant.)
(Eh oui c'est comme ça je fais mon originale. C'est mon terrain de play time après tout.)
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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 22:15
Je m'égosillais ici sur ce livre acheté dans ma bib grâce (entre autre ;p) à mes force cris et piaillements (QUOI ! mais COMMENT ! mais BIEN SUR qu'il faut acheter ce livre !) ; je ne me souvenais plus exactement de son contenu, sinon qu'il m'avait plu, et qu'il avait déclenché nombre de critiques de la part de mes collègues, sur le mode : "c'est caricatural et cliché".

On vient enfin de le recevoir, tout beau, tout rose, avec un dragon noir ; hop je l'ai mis sur ma carte et dans mon manteau pour le ramener dedans ma grotte et l'ausculter.

C'est l'enfant qui parle.
Une petite louloute habillée de noir (avec des jolies chaussettes multicolores, notez) qui déclare "moi, j'aime le noir", et "d'habitude les filles elles aiment le rose" (et d'aligner à côté "les princesses, les tralalas de princesses, les rubans et aussi les poupées").

"Maman dit que je suis un garçon manqué."
Ca, ça me rappelle le livre que ma soeur lisait quand on était petites, et qui vient d'être réédité : Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon. A l'époque (je devais avoir 5 ou 6 ans) cette histoire me semblait totalement obscure et à la limite de l'ésotérique :)

"Coudre, ma mère dit que c'est un truc de filles."
"Papa dit que tout ça [les grues] c'est des choses de garçons."
"Même s'il peint des fleurs et des coccinelles sur ses dessins, comme des dessins de filles."
"Mais ça [des perles, un bâton de majorette qui fait de la musique] tout le monde dit que c'est que des choses de filles."

"Alors à la maison, j'ai demandé pourquoi les filles ne peuvent pas aimer les choses de garçons, et les garçons aimer les choses de filles. On m'a répondu c'est comme ça..."

Moi, je ne trouve pas du tout que ce soit caricatural, ou "bourré de clichés".
Qui va nier que la répartition selon le sexe de toutes ces activités/intérêts/façons d'être est bien réelle dans notre société ?
Ca n'existe pas, cette répartition
princesse/perles/rubans                                                    grues/voitures/insectes
fleurs/sensibilité/couture                                                        dinosaures/grimpage d'arbres
                                                      ???

Bon, évidemment, la miss remet en cause la répartition de ces goûts/intérêts entre les deux catégories de sexe, sans remettre en cause la pleine réalité de ces catégories, au contraire en la réaffirmant, pour se rassurer : "je vois bien que c'est un garçon" / "je sais très bien que je suis une fille, moi. Il y a des choses qui ne trompent pas".
Mais bon ! On va pas non plus demander du Monique Wittig adapté aux moins de cinq ans hein !!
(quoique.... XD )        

(Tout de même je mets un petit bémol sur l'énumération de "ces choses qui ne trompent pas" : "une zézette [bon ok], les cheveux longs [bon là déjà....], avec des barrettes et des pierres qui brillent [ouais là franchement bof, ça vaut les perles, les rubans et les "tralalas de princesses" de tout à l'heure hein] On n'est pas obligées !!).

Ce qui me plaît, aussi, c'est que parmi les choses "de garçons", il n'y a pas que le foot et les voitures, mais aussi ces passions de beaucoup de petits garçons (des classes moyennes et sup) : les pierres, les fossiles, les dinosaures, "l'histoire des premiers hommes", "et tous les insectes". L'intérêt pour la science - d'abord légitime et valorisé chez les garçons.

"Parce que moi, je trouve que je suis une fille réussie, même si je n'aime pas le rose.
Ca m'est égal... On n'est pas obligé."

(texte de Nathalie Hense ; illustrations de Ilya Green ; publié chez Albin MIchel Jeunesse).

(Et respect au livre de Christian Bruel et Anne Bozelec publié en 1976, la fameuse histoire de Julie, qui faisait encore beaucoup mieux avec cette phrase que je viens de retrouver sur le Net :

« Moi je crois qu’on peut être fille et garçon, les deux à la fois si on veut.

Tant pis pour les étiquettes ! On a le droit ! »)

 

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